Les 4 modes de cuisson céramique à connaître 14 juillet 2020 – Catégorie: Technique
On me demande souvent « Mais comment tu obtiens cette céramique ? »
Le résultat d’une pièce de poterie, indépendamment de sa conception et de sa forme, dépend essentiellement du mode de cuisson. C’est assez technique et on peut disserter longtemps sur les différents matériels et modes opératoires. On distingue néanmoins 4 grands modes de cuisson qui sont les plus largement utilisés. Etant entendu que les pièces passent par 2 étapes de cuisson : la première pour rendre l’argile solide, ce qu’on appelle la cuisson de « biscuit ». Et la seconde pour obtenir la finition, c’est à dire la couleur et / ou l’effet de matière.
Depuis la préhistoire on cuit les pièces en argile avec le bois, puis apparaissent au XIXe siècle le fioul et le gaz.
Suit l’électricité qui permet de monter bien plus haut en température. Mais attention, pas question de faire cuire l’argile dans votre four de cuisine ou votre four à pizza. Les températures de cuisson nécessitent de monter jusqu’à 900 degrés minimum, 1320 degrés maximum.
Il est d’usage maintenant de distinguer 4 types de cuisson.
LA CUISSON CERAMIQUE EN FOUR ELECTRIQUE
Constant, sécure, propre et fiable, l’électricité est un procédé très efficace. A l’aide d’un four électrique composé de briques réfractaires, de fibres céramiques, de résistances, et d’un système de régulation, vous programmez et maîtrisez parfaitement les cycles de cuisson. Certains céramistes vous diront qu’il manque l’expérience sensorielle que permettent les autres combustibles, qu’on peut tester au fil de la cuisson, en ajoutant du feu, de l’air ou du temps.
C’est le type de four le plus utilisé et on en trouve de toutes les tailles, avec des chargement en frontal ou en vertical (par le haut).
Idéal pour les cuissons basse température comme pour la faïence, ou le biscuit.
LA CUISSON CERAMIQUE EN FOUR A GAZ
Attention pour ce four, il faut au préalable avoir le lieu pour l’accueillir, être sûr que les règles locales d’urbanisme vous permettent son installation, et les voisins aussi.
Vous l’avez compris, cela nécessite un grand espace sécurisé. La cuisson avec un système de brûleurs au gaz permet de choisir flamme directe, flamme renversée et tirage horizontal, selon les directions et trajets que prend la chaleur qui est brassée à l’intérieur du four.
Le four au gaz est parfait pour les volumes importants à cuire.
Ce procédé permet de décliner des cuissons au sel, à la soude, au papier…
Et surtout un procédé de plus en plus admiré : la cuisson raku.
Il s’agit d’une basse température qui vise à obtenir des chocs thermiques et une post réduction par enfumage.
LA CUISSON CERAMIQUE EN FOUR A BOIS
On n’achète pas un four à bois, on le construit. Autant vous dire qu’il faut être expérimenté ou connaître une personne très expérimentée. Il existe un certain nombre de modèles de fours, construits avec différents types de briques qui doivent être de très bonne qualité. La cuisson, très longue et très forte (idéale pour obtenir des effets de matière sur les grès) occasionne beaucoup de cendres, par définition très corrosives. Cette autre forme de cuisson à la flamme (comme avec le brûleur du four à gaz) nécessite une surveillance accrue et du temps.
LA CUISSON EN FOSSE
On revient aux temps anciens avec la cuisson qui se fait en creusant un trou dans le sol. Alimenté par du bois de chauffe en nombre proportionnel au volume des pièces que vous enfournez et de la fosse, il faut maintenir un feu durant plusieurs heures, entre 6 et 16 heures. Une fois bien parti, vous recouvrez le feu d’une plaque et de métal qui créera une atmosphère réductrice propice à la décoration des pièces. Mais attention elles restent décoratives et pas utilitaires : elles ne seront pas utilisables pour manger dedans par exemple.
Dérivé de la cuisson en fosse, le système de cuisson en gazette ou d’enfumage (utilisé aussi dans la cuisson raku) qui utilise sciure ou papier journal. Cela fonctionne merveilleusement bien avec des terres sigilées comme ici.